La Bio c’bon ou pas ?

Moi Président, je n’écrirai plus « bio » sur les produits « bio », mais « dégueu » sur les cochonneries. Auféminin

On le sait, la cuisine ne connaît pas la crise et nous sommes nombreux à nous tourner vers une alimentation responsable. Pour les retardataires, je vous invite à lire notre article Super Responsable qui donne des pistes de consommation pour une vie saine dans le respect de l’homme et de notre environnement.
Concentrons-nous à présent sur la bio en 2018. Comment se porte le marché en France et qui sont ses acteurs ?
La bio low cost est-il identique ?

Pour rappel, le terme « biologique » est « relatif à la production de denrées alimentaires non traitées chimiquement« .
Un retour aux sources pour la France qui se positionne 2 ème pays européen producteur de Bio, séduisant
85% de la population française (68 millions).
Si  on s’y intéresse, c’est à 69% pour notre santé, 61% pour l’environnement et 60% pour sa qualité gustative.

Pour l’anecdote, une étude révèle que ceux dont l’alimentation est basée sur la bio avec une forte proportion de plats végétariens/liens ont un niveau d’éducation plus élevé.
Ce marché progresse de 20% par an avec de belles hausses des ventes entre 2015 et 2016 pour le vin, le lait, l’œuf et le fromage. Mais BIO ne veut pas dire éthique…

LAIT +6,4%
Le lait bio animal et végétal a vu ses ventes progresser de 6,4% entre 2015 et 2016. Cependant, le lait animal est difficile à digérer et contient parfois du pue. La vache sans cesse inséminée se voit privée de son veau qui finit en blanquette et meurt assez vite d’épuisement. Laissons-lui son lait et sa mère, le lait végétal* est pour nous (soja, amande, riz, avoine) !
A noter que le calcium est naturellement présent dans un panel d’autres aliments (algue wakamé, tofu, persil, amandes, épinards etc.), dans l’eau (hépar, courmayeur, contrex), et qu’une trop grande quantité de calcium pour l’homme adulte engendre de l’ostéoporose.
* L’industrie laitière a fait interdire la mention « lait végétal » relayée maintenant au rang de « boisson végétale ».

FROMAGE +26%
Même combat que pour le lait.

OEUF +26%
Aucun oeuf même bio n’arrive dans notre assiette sans que des millions de poussins mâles (dits impropres à la consommation) soient broyés vivants. Des chercheurs allemands ont mis au point une technique de distinction du sexe de l’animal au stade embryonnaire afin d’épargner les poussins mâles, mais cette méthode n’a pas été adoptée.

VIN +10%
Parce que l’étape du « collage » nécessite des produits animaux (gélatine, blanc d’oeuf etc.) choisir son vin avec mention « non collé », « non filtré » ou « vegan ».

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’impact qu’a votre consommation sur l’animal, L214 vous dit tout


Du côté de la grande distrib’

Quand Leclerc ambitionne de devenir « premier distributeur bio de France », Carrefour souhaite démocratiser la bio avec des prix 20% à 30% moins cher que les enseignes spécialisées. Et là on s’interroge : le principe d’industrialisation qui passe par le volume et des prix compétitifs est-il compatible avec le modèle de l’agriculture biologique ? Fraîchement étiquetées label bio, les grandes enseignes aussi souhaitent répondre à la demande et améliorer leur image. Mais peut-on leur faire confiance ?   

Au supermarché une nana s’exclame: « Heinz qui se met au vert maintenant…ça me fait bien rire! » Quand d’autres seraient ravis de se réconcilier avec la marque de leurs grands-parents, pour cette femme, c’était crédibilité zéro.

Du bio oui, mais à quel prix ?

La réglementation européenne a mis en place un cahier des charges qui ne fait ni référence à la taille, ni aux modes d’exploitation des terres ou aux notions sociales.

C’est ainsi que les grandes enseignes se fournissent massivement à l’étranger auprès d’industriels peu scrupuleux qui exploitent une main d’oeuvre bon marché; qui épuise les sols avec des monocultures et font voyager leurs produits avec un bilan carbone déplorable. Selon WWF « un fruit importé hors saison par avion pollue 10 à 20 fois plus que le même fruit acheté localement et en saison. »

Actuellement, plus de 30% de produits bio consommés en Europe proviennent de pays extérieurs à l’Union européenne (c’est la fameuse mention « hors UE » qui figure sur les étiquettes).

Côté Restauration, 83 % des français demandent du bio dans les restaurants, 70 % en restauration rapide et 86% dans la bio local.

On réclame aussi des progrès dans l’établissement scolaire (79% proposent du bio) pétition pour des cantines bio , dans le secteur du travail (49% de bio) et enfin paradoxe suprême, dans le secteur de la santé qui ne compte de 30% de bio !

Nb: Nous n’avons pas trouvé de pétitions sur la bio au travail ni à l’hosto, donc si vous en voyez, j’aimerai les signer 🙂


Instant partage
Il n’y a pas de mystère, un produit sain, travaillé dans le respect de la terre par une main d’oeuvre considérée sera moins accessible et vendu 10% à 20% plus cher. La Bio est bonne pour notre santé, mais cela n’a rien à voir avec l’équité sociale, le respect de l’animal ou de la Terre.
En attendant le progrès, que pensez-vous des marques qui se tournent peu à peu vers la bio ? Entant que consommateurs bio, à quelles difficultés êtes-vous confrontés ?

Sources
Agence Bio
Où trouver le calcium
Agence Bio – Le lait
Chiffres Synalaf Oeufs bio
Humanite Grande distribution en plein boom
Humanite Le parlement européen au secours du bio

Cet article a été rédigé par Alexandra, chez Super Responsable

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